lettre d'info

Januar 2021

By 7. Januar 2021Oktober 13th, 2021No Comments

Covid19: bilan après un an de pandémie et perspectives, qu’avons-nous appris du passé, quel est l’avenir, les réponses aux questions que tout le monde se pose sur les vaccins, les masques, etc. Actualités: campagne des bourses scolaires, aide covid prolongée, toutes les infos du consulat.

Editorial

L’arbre devient solide sous le vent.
Sénèque

Madame, Monsieur, chers compatriotes,

Il y a un an la pandémie Covid19 venait frapper le monde entier. Qu’avons-nous appris du passé des pandémies virales, où en sommes-nous aujourd’hui et comment peut-on envisager l’avenir?
Je consacre la quasi-totalité de ma lettre à cette problématique que nous avons tous à l’esprit, en m’efforçant de répondre aux questions que chacun se pose: que savons-nous des vaccins, leur efficacité, leur sécurité et leur protection dans le temps, des masques face aux variants du virus, etc.
En Allemagne, le but ciblé par le gouvernement d’Angela Merkel est la proposition d’une vaccination accessible à toute la population d’ici fin septembre 2021… à condition que les lots de vaccins prévus et commandés aux laboratoires soient livrés à temps. Je pense que nous sortirons de cette crise, certes avec beaucoup de souffrance, mais que nous en sortirons. L’économie se relèvera et rebondira, la vie reprendra son cours et nous sortirons renforcés avec des connaissances accrues sur les pandémies virales nous permettant d’affronter la prochaine encore mieux armés.
En actualité, je rappelle les mesures de soutien aux Français à l’étranger (bourses scolaires, aide exceptionnelle Covid, ouverture du Consulat, impôts 2021 des non-résidents…).
De tout cœur, je souhaite à toutes et tous une très bonne année 2021 et une santé préservée!

La pandémie Covid19: comment apprendre des pandémies à virus ARN du passé et surtout comment sortir de la pandémie actuelle?

Toutes les pandémies, qui émergent une ou deux fois par siècle, finissent par avoir une fin qu’on en appréhende la cause comme de nos jours ou que l’on ne la comprenne qu’à posteriori comme dans le passé.

Le passé: il y a 100 ans, c’est également un virus à ARN, celui de la grippe « dite espagnole » qui décima jusqu’à près de 50 millions de personnes entre avril 1918 et la fin du printemps 1919. C’était plus que les victimes de la Première Guerre Mondiale! Parmi ces dizaines de millions de victimes, l’épidémie emporta des célébrités comme le poète français Guillaume Apollinaire (1880-1918) et le peintre autrichien Egon Schiele (1890-1918)…. Puis plus rien. A l’époque la cause de la pandémie n’était pas connue. Les scientifiques suspectaient une bactérie, n’ayant pas encore les moyens techniques d’identifier les virus, beaucoup plus petits. À l’époque toutes sortes de remèdes miracle étaient proposés tels la «Fluatine» voire le rhum… au point que le rhum ne se vendait plus qu’en pharmacie et sur ordonnance!
On sait maintenant que cette pandémie était due à un virus de type ARN plus exactement le virus de la Grippe A sous-type H1N1, différent du sous-type responsable de la pandémie précédente «grippe russe» de 1890 sous-type H3N8.
Il y a eu une première vague dans l’hémisphère nord au printemps 1918. Elle ne fit que peu de victimes et ressemblait beaucoup à une grippe saisonnière. La deuxième vague a éclaté vers la fin août de la même année, cette fois bien plus virulente. La majorité des 50 millions de morts a eu lieu dans les treize semaines entre la mi-septembre 1918 et la mi-décembre. La troisième vague, enfin, est survenue de janvier au printemps 1919 et a été d’une sévérité intermédiaire entre les deux du moins dans l’hémisphère nord. Le nombre de vagues et leur chronologie sont différents entre l’hémisphère nord et le sud. Ce dernier a été touché plus durement et plus tard, lors de la troisième vague.
On ne comprend toujours pas tout ni de son apparition ni de son évolution: comment a-t-elle émergé quasi subrepticement en arrière-plan de la grippe saisonnière 1917/1918? Sans doute a-t-elle muté pour devenir de plus en plus transmissible mais comment précisément, on l’ignore. Ni un réassortiment direct à partir d’une souche aviaire connue ni une adaptation d’une souche aviaire chez le porc, n’expliquent l’émergence chez l’homme de cette souche virulente. Il faut espérer que cela ne soit pas dû à un mécanisme encore inconnu de mutation et différent de ceux qui ont donné les souches pandémiques ultérieures.
Pourquoi a-t-elle touché, outre les nourrissons et les vieillards surtout les jeunes adultes entre 18 et 30 ans contrairement à une grippe normale et aux pandémies précédentes? Plusieurs hypothèses: ces adultes «vigoureux» ne l’étaient probablement pas vraiment car exposés à des privations et une grande promiscuité dans les tranchées de la Première Guerre Mondiale, ou bien ils étaient «naïfs» vis-à-vis de la souche H1N1 contrairement aux plus de 30 ans qui auraient pu être en contact avec une souche H1N1 avant 1889.
Les gouvernements ont, à l’époque, pris des mesures très disparates: c’était la fin de la guerre et les nations belligérantes étaient dans un état lamentable, tant sur les plans économiques, sanitaires que moraux. Il n’y avait donc pas beaucoup de ressources à investir dans la santé publique, d’autant qu’elle n’était pas une discipline très avancée. Aux Etats-Unis, et tout particulièrement à New York où les pouvoirs publics étaient en campagne contre la tuberculose depuis près de 20 ans, les choses se sont faites plus naturellement: les Américains étaient déjà habitués à ce que l’État et les autorités interviennent dans leur vie pour des raisons sanitaires. En revanche en Europe, les gens furent très choqués qu’on restreigne leurs libertés: les Français furent par exemple incités à se laver les mains, à porter des masques et certains furent en certains endroits mis en quarantaine, alors qu’en d’autres endroits aucune mesure ne fut prise. Certains gouvernements ont préféré cacher les choses pour ne pas affaiblir le moral des troupes et de la population déjà fatiguée et démoralisée, qualifiant la pandémie de «grippette» de ce côté des Alpes et de «tueuse» au-delà.

L’avenir: il est intéressant de constater, par rapport à la pandémie que l’on vit aujourd’hui, que les mêmes débats enragés ont éclaté à l’époque: sur la viabilité des traitements, l’efficacité des mesures sociales et sanitaires… etc. etc. Aujourd’hui, malgré les énormes progrès de la science et bien que nous ayons diagnostiqué en temps réel ce coronavirus, le message des autorités est toujours aussi confus. Le bilan actuel mondial avant la troisième vague est de 2 millions de morts.
Or nous sommes en théorie beaucoup mieux armés pour résister à une pandémie que dans le passé: – nous avons identifié précisément la cause;
– nous tentons de limiter la transmission et le taux de reproductibilité. On peut regretter que les mesures, même au sein de l´Europe soient disparates et prises de façon pas toujours concertée. Par exemple actuellement en Allemagne les écoles sont fermées et il y a des garderies uniquement pour les enfants dont les parents ont un métier indispensable au fonctionnement de la société, en France les écoles sont ouvertes;
– la surveillance de la propagation de la maladie est mondiale;
– enfin on a pu disposer rapidement de vaccins.

Que savoir sur ces vaccins?

Les types de vaccins: on peut les répartir en deux classes:

1° Les technologies classiques, basées soit sur l’utilisation d’un virus entier et inactivé, ici le SARS-CoV-2 (plusieurs vaccins développés par des consortiums chinois et indien utilisent cette stratégie), soit sur l’utilisation d’une partie seulement du virus (le plus souvent une protéine, ici la protéine S ou une partie de la protéine S) (ex : vaccins de Novavax et de Sanofi-GSK). Ces derniers sont appelés les vaccins sous-unitaires ou protéiques. L’antigène est alors associé à un adjuvant de l’immunité.

2° Les «nouvelles» technologies, basées sur:
– soit l’utilisation d’acide nucléique «pur» (ADN ou ARN), c’est-à-dire la séquence génétique d’une protéine-cible: ici la protéine S (ex: vaccins à ARN développés par Moderna et par Pfizer-BioNTech, et vaccins à ADN);
– soit l’utilisation d’un vecteur viral dans le génome duquel on a inséré le gène de la protéine-cible, ici la protéine S du SARS-CoV-2 (ex: vaccins développés par l’Université d’Oxford-AstraZeneca, par Johnson & Johnson et Janssen, par Merck, le vaccin Spoutnik V de Gamaleya développé en Russie, le vaccin de CanSinoBIO développé en Chine…).
Les vaccins à ARN et les vaccins reposant sur des vecteurs viraux ne contiennent pas d’adjuvant, leur structure même permettant de stimuler le système immunitaire inné. Les vaccins qui nécessitent l’utilisation d’adjuvant sont les vaccins inactivés et les vaccins protéiques (aussi appelé sous-unitaires).

Le vaccin a pu être produit très rapidement, mais non pas parce que la sécurité a été négligée, pourquoi?
-Parce que l’immunité contre les coronavirus avait pu être beaucoup étudiée à l’occasion des alertes précédentes (l’émergence du SARS-CoV en Asie en 2003, et l’émergence du MERS-CoV en Arabie Saoudite en 2012). On savait donc qu’il était généralement suffisant de déclencher une réponse immunitaire contre la protéine S pour obtenir une protection. Or la séquence de la protéine S a été rendue publique par les scientifiques chinois dès janvier 2020. La production d’ARN correspondant à cette séquence a donc pu se faire quasiment immédiatement, beaucoup plus rapidement qu’aurait duré la production de protéines ou la culture de virus. Les essais rapidement menés chez l’animal ont confirmé qu’il était assez simple de déclencher une réponse immunitaire efficace contre le SARS-CoV-2 contrairement à ce qui se passe pour l’agent du paludisme ou contre le VIH,
– et parce qu’ont été mis en jeu des efforts scientifiques et financiers sans précédent.

Durée de l’immunité?
La vaccination entraîne une immunité qui semble initialement comparable à celles des personnes qui ont fait une forme grave mais on ne sait pas dans quelle mesure cette immunité persiste plus au-delà de 6 mois. On a une forte chance d’être protégé si l’on est exposé au virus avant la 2e dose du vaccin ARN mais seule une vaccination complète avec 2 doses vaccinales permet de garantir une protection de l’ordre de 95%, et surtout une protection prolongée (pour une durée qui reste à déterminer).

Les mutations impactent-elles l’efficacité des vaccins?
Ce n’est pas le cas avec une année de recul. La protéine S (spicule) qui permet l’entrée du virus dans les cellules humaines peut, comme les autres protéines virales, être affectée par des mutations. Si les mutations touchent sa capacité à être reconnue par le système immunitaire, l’efficacité des vaccins actuellement développés pourrait être touchée. Des systèmes de surveillance internationaux sont en place pour repérer si de telles mutations se produisaient; jusqu’à présent le vaccin protège contre les variants détectés au Royaume-Uni et en Afrique du Sud. Il serait d’ailleurs facile pour les industriels de produire un nouveau vaccin à ARN utilisant des séquences de protéine S mutée.

Devra-ton se faire vacciner tous les ans comme pour la grippe?
Il est possible que la Covid19 devienne une maladie à recrudescence saisonnière comme la grippe, ce qui pourrait justifier l’obtention d’une immunité à long terme. Si le vaccin ne protège pas plus d’une année ou que le virus acquiert sur plusieurs années des mutations lui permettant de ne plus être reconnu et si l’épidémie n’a pu être maîtrisée, il sera nécessaire de se vacciner régulièrement avec un vaccin adapté aux nouveaux variants qui pourraient circuler. Cependant, aucune mutation détectée à ce jour n’a affecté la protéine S au point d’altérer la capacité du système immunitaire à reconnaître le coronavirus après vaccination.

Les vaccins à ARN ou à ADN peuvent-ils modifier nos gènes?
– Non pour le vaccin ARN: l’ARN ne pénètre pas dans le noyau des cellules où se situe l’ADN humain car lors de la synthèse protéique, l’information circule dans le sens ADN→ARN→protéine. Il n’y a pas dans notre organisme d’enzyme permettant d’inverser ce sens. La séquence d’ADN ou d’ARN vaccinal est synthétisée en laboratoire (et non extraite directement d’un virus). Elle est choisie car elle code pour la protéine d’intérêt, et parce qu’une réponse immunitaire déclenchée contre cette protéine permet de protéger contre l’infection. Pour le vaccin SARS-CoV-2, il s’agit de la protéine S. Ainsi les vaccins à ARN ne peuvent pas modifier nos gènes (qui eux sont sous forme d’ADN).
– Non également pour le vaccin à ADN: car dans ces vaccins l’acide nucléique est sous une forme circulaire fermée (plasmide) qui ne peut pas s’intégrer à l’ADN chromosomique. Par ailleurs, le vaccin ne contient pas l’enzyme (intégrase) qui permettrait cette intégration.

Les masques face aux variants du virus?

En raison de l’extrême contagiosité de plusieurs variants du virus à l’origine de la COVID19 (le variant anglais VOC 202012/01 et le variant sud-africain 510Y.V2), les autorités de santé (pour la France le Haut Conseil de la santé publique) ont préconisé de nouvelles recommandations sur le port du masque. Il est conseillé de préférer les masques les plus filtrants et de renforcer les gestes barrière. En premier lieu, ne plus porter de masques en tissu faits maison, moins filtrants que les masques chirurgicaux.

Les types de masques conseillés:

masques chirurgicaux: taux de filtration de particules de 3 microns (3 µm) supérieur à 95%. Ils évitent le passage des gouttelettes projetées qui pourraient contenir des agents infectieux et limitent la contamination des autres personnes. Il existe plusieurs types : type I, type II et IIR. Non réutilisables.
masques grand public en tissu de catégorie 1: taux de filtration de particules de 3 microns
(3 µm) est supérieur à 90%. Ces masques en textile sont dits „grand public“ et ont été développés dans le cadre de l’épidémie. Leur filtration est garantie car ils répondent à des normes industrielles imposées. Ils sont réutilisables et lavables 10, 20, 30 ou 40 fois selon les indications inscrites sur les emballages par les fabricants. Eviter les masques grand public de catégorie 2.
masques FFP2: les plus efficaces, taux de filtration équivalents aux chirurgicaux mais avec un taux de fuite plus bas de 7% (au lieu de 22%). Non réutilisables.
Si certains pays comme l’Autriche, l’Allemagne ou le länder Bavière imposent ou vont imposer le port du masque FFP2 dans les transports publics et les commerces, ce n’est pas le choix français, qui les réserve en priorité aux personnels soignants.

Bien entendu, l’efficacité nécessite que ces masques soient portés correctement: qu’ils ne baillent pas autour du visage, qu’ils couvrent bien la bouche et le nez et qu’ils soient changés après 3 à 8 heures. Ils ne dispensent pas de respecter la distance physique entre les personnes: les dernières consignes sont désormais de 2 mètres entre les individus.

Actualités…

  • La campagne des bourses scolaires 2021-2022 est ouverte. En savoir plus en lien ci-contre.
  • Aide ponctuelle Covid19: le versement de cette aide spécifique à nos compatriotes fragilisés par la crise de la pandémie est prolongé de six mois. En savoir plus en lien ci-contre.
  • Le consulat général à Munich fonctionne mi en présentiel sur RV, mi en télétravail. Connaître la situation sanitaire officielle en Allemagne et les démarches utiles. En savoir plus en lien ci-contre.
  • Impôts 2021 des non-résidents: lire mon article sur les règles applicables en 2021 après le recul du gouvernement sur sa réforme. En savoir plus en lien ci-contre.